W comme Wasabi

Publié le par Gwenaëlle

"Bout de poisson et boule de riz

Frotte tes doigts et trois fois tu l’dis

Attention au milieu d’la nuit

Wasabi sera sous ton lit !"

 

Claire tremblait de tout son corps, chaque fibre de son être était soumise à une horrible tension, la peur lui tordait le ventre. Elle avait plaqué sa main sur sa bouche, comme un reflexe pour s’empêcher de crier. Comme cette soirée avait-elle pu tourner si rapidement au drame ? Tout avait pourtant si bien commencé !

 

Ils s’étaient rassemblés tous les six, Jenny et Steve, Philip et Laura, Mike et elle, avec quelques bières, des pizzas et des sushis. La soirée se déroulée normalement, ils s’étaient raconté des histoires qui font peur, devant la cheminée de la maison des parents de Steve. Et puis, comme une boutade, la soirée avait dérapée. Mike avait parlé de la légende de Wasabi, un jeune japonais qui avait été accusé du viol et du meurtre de dix petites filles de son village. Ses bras et son visage avaient été lacerés par la foule en colère, ensuite, ses voisins avaient frottés son corps meurtrie avec de la racine de wasabi, afin de lui faire ressentir la douleur qu’il avait infligé leurs filles. Ils l’avaient achevé en lui plantant des baguettes en bois dans les yeux. Il y avait une légende qui disait que l’on pouvait l’invoquer en frottant ses doigts écorchés avec du wasabi et en répétant trois fois la comptine. Philip avait voulu faire le malin et avait récité les vers, trois fois d’affilé. Il y avait eu comme un vent glacé, quelque chose qui fait froid dans le dos et ils s’étaient moqués les uns des autres d’être si impressionnables.

 

Elle avait retrouvé un peu plus tard Philip dans la cuisine et lui avait fait un petit plaisir. Elle trouvait cela tellement plus excitant, en sachant que leurs compagnons respectifs étaient dans la pièce à côté. Alors qu’ils allaient retrouver les autres, ils avaient entendu un cri venant de l’étage. Ils s’étaient tous précipités, titubant légèrement sous l’effet de la bière. Et là, ce fut l’horreur, ils avaient découvert Jenny dans la salle de bain, les bras striés de coupures profondes et les yeux percés avec des baguettes. Elle avait hurlé à s’arracher la gorge et à ce moment là, la lumière s’était coupée.

Ils avaient dû trainer Steve de force hors de la salle de bain, lui parler, le convaincre de rester calme. Mike avait décidé de partir trouver le compteur dans le garage, afin de remettre les plombs en marches. Mais il n’était jamais revenu… Elle avait donc accompagné Philip, à la recherche de Mike. Laura, la plus calme, avait décidé de rester avec Mike, complètement sous le choc, incapable de réagir.

 

Ils étaient arrivés dans le garage et Philip avait sorti son portable afin de faire un peu de lumière. Ils s’étaient avancés lentement, évitant les cartons et le bric-à-brac qui encombrait le garage. Une fois arrivé au compteur, aucun signe de Mike. Philip avait joué les tombeurs, plaisantant sur le petit Mike, qui avait dû se perdre en chemin. Il lui avait dit qu’elle avait besoin d’un vrai homme, un homme viril et il avait commencé à la toucher, comme elle aimait tant. Ils se voyaient en cachette de leurs amis depuis plusieurs mois et c’est ce qu’elle aimait le plus, la clandestinité, pouvoir se tripoter dans des endroits incongrus, au nez et à la barbe de son copain et de son amie. Laura était sa meilleure amie, mais Philip était si… Sexy ! Tant pis pour sa conscience et puis après tout, le couple de Philip et de Laura n’était pas si sérieux que ça ! Alors que sa petite culotte était à ses pieds, Philip la fit monter sur le capot de la voiture et elle s’agrippa à une corde qui pendait à côté d’elle, sous l’effet du plaisir. Et ce fut l’horreur. Le corps de Mike apparu, pendu par les pieds, à l’autre bout de la corde, les bras scarifiés et les yeux percés par des baguettes. Il faisait sombre dans le garage, mais elle avait pu voir. Tout. Le sang, les trous dans ses yeux… Elle avait hurlée et s’était enfuit.

 

Elle avait couru, sans réfléchir, les bras tendus en avant, en aveugle dans une maison obscure. Philip était resté derrière elle. Elle était retournée dans le salon, mais Laura et Steve avaient disparu. Elle avait entendu un bruit, dans son dos et elle était partie en courant, se précipitant à l’étage, à la recherche d’une cachette. Elle n’avait pas prit son téléphone, il était resté dans le salon, elle ne pouvait pas contacter les secours. Elle avait ouvert une porte au hasard et s’était retrouvée dans une chambre à coucher. La faible lumière venant de l’extérieur lui avait permis de distinguer un placard dans le mur et elle s’y était précipitée.

 

Elle ignorait depuis combien de temps elle était cachée, quelle heure pouvait-il être ? Cette nuit ne se terminait pas. Il n’y avait plus de bruit dans la maison, elle décida de tenter sa chance et ouvrir lentement la porte. Elle fit un pas en avant et le planché craqua sous son pied. Elle se figea, aux aguets. Elle se sentait tellement ridicule, tremblante de peur, à moitié débraillée, sans même sa petite culotte, elle était superficielle et ce n’était pas à ses amis morts qu’elle pensait, mais à sa tenue. Elle fit un autre pas, jurant intérieurement de devenir une fille meilleure, une meilleure amie, une petite amie fidèle. Elle priait à chaque pas qu’on l’épargne, qu’elle sorte vivante de cette maison, que tout cela ne soit qu’un mauvais rêve. Arrivée sur le pas de la porte, elle avança lentement sa tête et regarda à droite, puis à gauche. Elle distingua une silhouette, qui arrivait en titubant vers elle. Elle remit la main devant sa bouche et recula à toute vitesse. Le placard semblait être sa meilleure protection.

 

La silhouette franchit le pas de la porte et gémit. Elle ne comprenait pas ce qu’il disait et quand l’inconnu s’effondra  sur le lit, elle eut l’impression qu’elle connaissait cette personne. Elle prit son courage à deux mains et sortie, d’autant que la silhouette ne bougeait plus. Elle s’approcha à pas feutrés, tenant un cintre dans sa main, illusion d’une arme derrière laquelle elle pouvait encore se cacher. Plus qu’un pas et elle pourrait toucher le corps. Un rayon de lune se glissa par la fenêtre et elle découvrit avec horreur qu’il s’agissait de Philip, les yeux percés, rendant son dernier soupir.

Machinalement, elle retourna dans son placard, son cerveau incapable de fonctionner correctement. Elle soufflait bruyamment, elle avait l’impression de suffoquer. Elle se calma lentement et essaya de réfléchir. Elle avait une impression bizarre, mais qu’est-ce que c’était ? Elle plissa les yeux et regarda à nouveau à travers l’entrebâillement de la porte. Non, pas la chambre, plus prés… C’était comme si son instinct voulait lui parler, ses poils se hérissaient sur ses bras. C’est alors qu’elle comprit. Elle n’était plus seule dans le placard. Elle pivota lentement sur elle-même et ouvrit la bouche pour hurler, alors qu’elle découvrait une silhouette massive se pencher sur elle. Elle n’eut pas le temps de crier que le Wasabi prenait la dernière des victimes de sa soirée…

 

Gwenaëlle C, le 26/11/2012

Publié dans Il était 26 fois...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
Un slasher bien sympa avec un tueur qui respecte bien les codes du genre (même si son nom n’est clairement qu’un prétexte). Par contre l’héroïne et ses quelques scènes de sexe ne sont pas hyper<br /> crédibles (c’est toujours le problème d’intégrer un background aux personnages dans un court texte je pense).<br /> Bon et si non, à quand la suite ? :-)
Répondre
G
<br /> <br /> Les scénes de sexe sont courtes et restent assez vagues car mon blog est grand public, j'ai préfèré ne pas le travailler vraiment. D'où le manque de qualité de cette partie.<br /> <br /> <br /> Contente que ça plaise, en tout cas, pour ce qui est de la suite, peut être plus tard, j'ai bientôt terminé ce cycle et il me faudra un projet pour la suite. J'ai d'autres nouvelles qui peuvent<br /> aussi être de bons points de départ pour des histoires plus longues. A étudier, donc.<br /> <br /> <br /> Bon, il me faut le X comme...<br /> <br /> <br /> <br />